Le catharisme ? Voilà l’ennemi !
Le catharisme ? Voilà l’ennemi !
Summary
The article “Le catharisme ? Voilà l’ennemi !” warns that the Cathar heresy—with its denial of the goodness of the body, the material world, and Christ’s Incarnation—has resurfaced in modern garb. The author sketches how medieval Cathar dualism (materia mala, spiritus bonus) declared the flesh evil and procreation suspect. He then draws provocative parallels to today’s ideologies: transhumanism (the quest to overcome or replace our bodily limits with technology), gender ideology (the rejection of male/female embodiment and the mutability of “nature”), and anti-natalism (the view that bringing new life into a flawed world is immoral). In each case he shows how the same old error of body-denial and spiritism is at work: whether by denying the sacredness of creation or by trying to spiritually “transcend” the flesh. The tone is spiritually sharp and well-informed: it reminds readers that from a Catholic standpoint only the full Incarnation (God becoming human) truly honors creation. Thus these modern currents, like the Cathars’ rejection of Christ’s flesh, are ultimately seen as spiritual enemies of the Gospel.
Introduction : Une vieille hérésie plus actuelle qu’on ne croit
Au premier abord, « le catharisme ? voilà l’ennemi ! » pourrait sonner comme un slogan anachronique. Les Cathares, n’est-ce pas une affaire classée depuis le Moyen Âge ? Et pourtant, détrompez-vous : cette antique hérésie dualiste, combattue autrefois par l’Église, fait aujourd’hui écho dans certaines idéologies modernes – parfois sans même que l’on s’en rende compte. Avec un brin de provocation et d’humour, partons à la découverte du catharisme et de ses curieux héritiers contemporains. Préparez-vous, car l’histoire médiévale se reflète peut-être dans le miroir de l’actualité…
Aux origines du catharisme : une hérésie médiévale radicale
Au XIIe et XIIIe siècle, dans le sud de la France (Languedoc, pays d’Oc), prospéra un mouvement religieux dissident que l’Église catholique qualifiera d’hérésie cathare. Le terme cathare vient du grec katharos (« pur »), reflétant l’idéal de pureté revendiqué par ces adeptes. Leur pensée reposait sur un dualisme absolu : ils opposaient deux principes éternels et irréductibles – le Bien, principe spirituel, et le Mal, principe matérielsaintsymphorien.net. En simplifiant, tout ce qui est esprit relève de Dieu (le « bon » principe) et tout ce qui est matière (le monde visible, le corps humain) relève d’un principe mauvais. Selon les Cathares, ce n’est pas le Dieu bon qui a créé l’univers physique, mais Satan lui-même ; ainsi, toute réalité terrestre est foncièrement marquée du sceau du Malsaintsymphorien.net. Une vision du monde pour le moins sombre !
Nés dans un contexte de contestation de l’Église (et influencés par d’antiques doctrines gnostiques venues d’Orient, comme le manichéisme), les catharismes occitans se structurèrent en une véritable contre-Église. Ils se qualifiaient eux-mêmes de “bons chrétiens” ou “bons hommes”, et rejetaient l’autorité de l’Église catholique « romaine ». Dans les années 1170-1200, le mouvement gagna du terrain : il établit des communautés organisées avec leurs “évêques” et “parfaits” (voir plus bas), notamment à Albi, Carcassonne, Toulouse… Un concile cathare eut même lieu en 1167 près de Toulouse, attestant l’ampleur prise par ce réseau dissidentsaintsymphorien.net. La noblesse locale fut touchée (la propre comtesse de Foix embrassa la foi cathare en 1205) et les artisans aussi (par exemple la corporation des tisserands du Languedoc)saintsymphorien.net. On estime qu’à Béziers, en 1209, environ 10 % de la population adhérait à l’hérésiesaintsymphorien.net – un chiffre considérable qui illustre l’influence grandissante du catharisme à la veille de son écrasement.
Pourquoi une telle menace mobilisa-t-elle l’Église et les pouvoirs publics de l’époque ? Parce que le catharisme ne se contentait pas de quelques divergences théologiques mineures : c’était une remise en cause intégrale du christianisme et même de l’ordre social médiéval. En effet, les Cathares rejetaient non seulement l’Église et ses sacrements, mais aussi des institutions comme la famille, le mariage, la propriété ou le serment féodal : ils niaient ainsi les fondements de la société de leur tempssaintsymphorien.net. Autrement dit, ils prônaient une rupture totale avec la civilisation chrétienne médiévale, vivant en communautés fermées et suivant leurs propres règles. À ce titre, le catharisme apparaît comme une secte dangereuse aux yeux des contemporains (et pas seulement pour des raisons spirituelles).
La réaction ne se fit pas attendre. Après des tentatives de prédication pour ramener les égarés (Saint Dominique de Guzmán arpenta le Languedoc en ce sens), l’Église en vint à soutenir la répression armée. Ce fut la fameuse croisade des Albigeois (1209-1229), menée avec une brutalité tristement célèbre – “Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens”, aurait lâché un légat lors du sac de Béziers. Des citadelles entières tombèrent (Montségur, 1244, vit périr plus de 200 Cathares sur le bûcher)fr.wikipedia.org. L’Inquisition, naissante, finit d’éradiquer ce « cancer » spirituel au cours du XIIIesiècle. Bien sûr, rien ne saurait excuser la violence de cette répression inquisitoriale – « l’Église a heureusement cessé de brûler les cathares » ironise un auteurdioceseparis.fr –, mais il faut comprendre l’angoisse qu’inspirait alors cette hérésie radicale. Loin de l’image romantique du “bon Cathare” martyr, il faut le dire sans fard : le catharisme fut une secte d’épouvante, prêchant le mépris de la vie physique et des valeurs humaines fondamentalesdioceseparis.fr.
Doctrine cathare : dualisme, pureté… et rejet du monde charnel
Quelle était précisément la doctrine cathare ? Clarifions là dans un langage accessible. Pour les Cathares, le postulat de base était simple (et extrême) : le monde matériel est mauvais. La terre, les montagnes, notre corps de chair et de sang – tout cela n’a pas été voulu par le Dieu bon. Ce sont des œuvres du Mal, du dieu usurpateur. En face, il y a le monde spirituel, le Ciel pur où règne le vrai Dieu, totalement étranger à la matière corrompue. L’âme humaine, d’origine divine, se trouve malheureusement piégée dans la prison du corps. Bienvenue dans la “Matrice” version médiévale ! On comprend que les Cathares se voyaient comme une élite spirituelle cherchant à s’évader de ce bas-monde illusoire pour regagner la patrie céleste.
Conséquence logique : ils rejetaient l’Incarnation – ce cœur de la foi chrétienne selon lequel Dieu s’est fait homme en Jésus-Christ. Pour un Cathare, l’idée même que Dieu ait assumé un corps humain, ait mangé, souffert, soit né d’une femme, relevait du blasphème ou de l’absurde. Comment le divin, tout pur esprit, aurait-il pu s’abaisser à revêtir cette immonde “tunique de peau” qu’est notre chair ? Impossible ! Donc Jésus-Christ, disent-ils, n’a jamais réellement eu de corps. Sa vie terrestre n’était qu’apparence, son corps une sorte de simulacre. En termes théologiques, c’est ce qu’on appelle le docétisme : Christ n’a fait que “semblant” d’être homme. Il n’aurait pas véritablement souffert sur la croix, pas vraiment été crucifié (certains cathares affirmaient qu’une autre personne, par exemple Simon de Cyrène, aurait été crucifiée à sa place), et bien sûr il n’a pas ressuscité physiquement puisqu’il n’était pas réellement mortfamillechretienne.frsaintsymphorien.net. Quant à la Vierge Marie, pour les Cathares ce ne pouvait être une femme de chair non plus : on la disait “pur esprit sous apparence humaine”saintsymphorien.net. En somme, tout le récit chrétien de l’Incarnation, de la Nativité à Pâques, était vidé de sa réalité tangible – une sorte d’hologramme divin où le Fils de Dieu fait figure de fantôme venu prêcher et repartir. On est loin, très loin, de “l’Enfant-Jésus emmailloté dans une crèche” !
Sur le plan moral et sacramentel, cette théologie débouche sur des pratiques aux antipodes du catholicisme. Puisque le monde physique est œuvre du Mal, il faut s’en détacher autant que possible : les Cathares prônaient une ascèse ultra-rigoriste, surtout pour l’élite de leurs adeptes appelés les “Parfaits” (ou “Parfaites”, car il y avait aussi des femmes). Après un rite d’initiation appelé consolamentum (sorte de baptême spirituel par imposition des mains), le Parfait devait mener une vie d’angélique austérité. Plus question de mariage, ni de relations sexuelles, ni même de plaisir charnel sous quelque forme. La chair était considérée comme impure, et la procréation carrément criminelle, car « mettre au monde un enfant, c’est précipiter une âme nouvelle dans le royaume du Mal »saintsymphorien.net. On imagine l’état d’esprit : avoir un bébé, loin d’être une bénédiction, revenait à piéger une âme de plus dans la matière diabolique – donc mieux valait s’abstenir à tout prix. Conséquence : les Parfaits faisaient vœu de chasteté parfaite (s’ils étaient mariés avant, ils devaient quitter leur conjoint ou vivre comme frère et sœur). La sexualité était bannie du chemin vers le salut.
Dans la même veine, les Cathares rejetaient le sacrement de mariage institué par l’Église catholique : à leurs yeux, le mariage n’était qu’une institution humaine légitimant l’union charnelle (donc le péché charnel)fr.wikipedia.org. Mieux valait, pour les adeptes non encore capables de continence totale, vivre en concubinage libre sans chercher la caution religieuse d’un mariage – c’est dire si leur vision bouleversait la morale de l’époquefr.wikipedia.org. Fait intrigant, certaines sources rapportent que certains Cathares un peu hétérodoxes en vinrent même à prôner une forme de “liberté sexuelle” (puisque de toute façon le mariage ne valait rien, autant ne pas s’embarrasser…)saintsymphorien.net. Mais ces cas restaient marginaux par rapport à l’idéal officiel de continence absolue pour les purs. Dans tous les cas, la sexualité procréative était, elle, systématiquement honnie.
Autre volet de l’ascèse cathare : le végétarisme strict. Les Parfaits s’interdisaient de consommer de la viande (ni chair animale ni graisses ni sang)fr.wikipedia.org, afin de ne pas participer à la mise à mort de créatures matérielles. Ils s’abstenaient aussi d’aliments issus de la reproduction animale (lait, œufs, fromage), par cohérence avec le refus de procréer. Leur régime frugal visait à mortifier le corps pour libérer l’esprit : manger le moins possible, voilà la sainteté cathare. Certains allaient jusqu’au bout de cette logique du détachement en pratiquant l’endura, un jeûne absolu pouvant mener à la mort. En effet, recevoir le consolamentum à l’article de la mort et ensuite se laisser mourir de faim était vu comme le parachèvement d’une vie purifiée – un suicide ritualisé en quelque sorte. Des sources mentionnent des cas de mort par inanition volontaire chez les Cathares zéléssaintsymphorien.net. On frissonne en réalisant que cette secte valorisait même la mort autoinfligée si c’était le moyen d’échapper plus vite à la prison corporelle.
Résumons-nous : le catharisme, sous couvert de quête de pureté, aboutissait à un rejet fanatique du monde matériel. Pas de vraie incarnation de Dieu, pas de sacrements tangibles (eau du baptême, pain et vin de l’eucharistie – tous rejetés comme trompeursfr.wikipedia.orgfr.wikipedia.org), pas de sexualité, pas de procréation, une vie austère à l’extrême… C’était une religion de la négation de la chair. Un chrétien catholique voit là, bien sûr, une négation directe du message biblique selon lequel « Dieu vit que cela était bon » (la création matérielle) et de l’affirmation centrale : « Et le Verbe s’est fait chair ». Pour l’Église, le catharisme représentait donc un poison spirituel mortel, privant l’homme des moyens concrets de salut et poussant au mépris de la vie donnée par Dieu.
Les Cathares 2.0 : le retour des vieux démons dans nos idéologies contemporaines
Après avoir lu tout cela, on pourrait penser : « Ouf, quelle folie… heureusement c’est du passé ! ». Mais attendez avant de ranger définitivement le catharisme au musée des curiosités historiques. Ne voyez-vous pas poindre, ici ou là de nos jours, des idées qui ressemblent étrangement à ce schéma dualiste et à ce rejet du corps ? Certes, plus personne ne se réclame ouvertement des “bons hommes” de l’Occitanie médiévale. Cependant, plusieurs courants idéologiques actuels reproduisent – consciemment ou non – des réflexes cathares. La vieille tentation de détester la condition humaine incarnée reprend du service sous des habits neufs. Tour d’horizon de ces Cathares modernes qui s’ignorent :
-
Transhumanisme : l’homme qui veut dépasser la chair. Commençons par l’utopie technologique du moment. Le transhumanisme rêve d’un être humain « augmenté », débarrassé de ses limites biologiques jugées inadmissibles – la maladie, le vieillissement, et même la mort. L’idée est d’utiliser la science et la technique pour « dépanner » puis « dépasser » l’humain. Derrière les promesses futuristes (implants neuronaux, enfants génétiquement modifiés, fusion homme-machine, téléchargement de l’esprit dans un ordinateur…), on retrouve un vieux réflexe : le refus de notre condition corporelle mortelle. Le transhumaniste considère en effet que l’homme, tel qu’il est aujourd’hui, n’est qu’un brouillon : il faudrait le refaire pour atteindre enfin la perfection. Ce mouvement ne cherche plus à sauver l’homme, mais carrément à annoncer l’obsolescence de l’humanité actuelle : l’homme naturel serait une étape caduque, appelée à être supplantée par un post-humain prétendument supérieurdioceseparis.fr. Sous couvert de progrès, c’est une surprenante confession d’insatisfaction : notre corps, notre nature, ne seraient pas assez bien, il faudrait les transcender artificiellement. Or, n’est-ce pas là un écho direct de la détestation cathare de la chair ? Bien sûr, le transhumanisme et le catharisme diffèrent sur bien des points (les seconds méprisaient la matière au nom de l’esprit, les premiers exaltent une matière « augmentée » par la technologie). Cependant, au fond, on retrouve la même négation de la valeur de l’homme tel qu’il est. Le corps humain est vu comme un obstacle, un matériau brut à modifier, plutôt que comme un cadeau créaturel à accueillir. L’un des prophètes de la Silicon Valley actuel avoue que « notre avenir pourrait être… bizarre » tant les projets transhumanistes chamboulent l’ordre natureldioceseparis.fr. Bizarre, en effet – et si l’on osait une comparaison, on pourrait dire : “maléfiquement” bizarre. Car promettre la vie éternelle technologique, c’est en creux proclamer que le salut spirituel n’existe pas ou ne suffit pas. On cherche un au-delà de l’homme sans Dieu, comme jadis les Cathares cherchaient un au-delà du monde sans incarnation. Le transhumanisme, prétendant prendre le contre-pied d’un certain écologisme misanthrope, finit lui aussi par nier l’homme réel : il veut le tuer-métamorphoser pour en faire autre chose. Gare au mirage : ce post-humain rêvé, s’il voyait le jour, aurait-il encore une âme ?
-
Le corps « jetable » : idéologie du genre et mépris de la différence sexuelle. Un autre phénomène contemporain peut être qualifié de néo-gnostique : c’est l’idéologie radicale du genre. De quoi s’agit-il ? Pour simplifier, c’est l’idée que l’identité sexuelle d’une personne (homme, femme) serait purement une construction de l’esprit, indépendante de la réalité biologique du corps. Mon corps est de sexe masculin, mais “au fond de moi” je me sens femme ? Alors je suis femme, et mon corps doit s’aligner sur mon ressenti intérieur – quitte à passer par des traitements hormonaux, des chirurgies pour le conformer à mon désir. Cette conception extrême – distincte des situations de dysphorie de genre qui relèvent par ailleurs de la compassion – traduit un dualisme corps/esprit troublant : le “vrai moi” serait dans la conscience, et le corps n’est qu’un accessoire modifiable, sans signification en soi. On voit poindre une nouvelle forme de “mépris de la chair”. Ne plus reconnaître que l’être humain est un corps et une âme unifiés, complémentaires, c’est retomber dans une sorte de gnose antique où l’esprit seul compte. D’ailleurs, un auteur catholique n’a pas hésité à qualifier l’idéologie du genre de « gnose dangereuse », soulignant qu’elle « professe le mépris de la différence sexuelle, du mariage, et prône un hyper-écologisme » dans la droite ligne des vieilles hérésiesfamillechretienne.fr. En effet, dans cette vision, la différence homme/femme inscrite dans la nature est niée ou tenue pour mauvaise (simple “construction sociale” oppressive à abolir). On veut libérer l’âme (le ressenti, le désir individuel) des limites imposées par le corps. La cohérence veut que le mariage perde aussi son sens – puisqu’il n’y a plus de polarité sexuelle objective, l’union conjugal naturelle homme/femme se trouve relativisée voire rejetée comme un carcan traditionnel. Le féminin et le masculin, au lieu d’être accueillis comme des dons complémentaires, deviennent des “catégories fluides” que chacun peut modeler. Cette philosophie implicite rejoint l’anti-sacramentalisme cathare : le signe visible (ici le sexe biologique) n’est plus le garant d’une réalité spirituelle (l’âme sexuée), il est perçu comme trompeur ou insignifiant. Bien sûr, la comparaison a ses limites, mais on peut dire que le “gender” radical fait du corps un objet manipulable, sans lien sacré avec l’identité profonde – un écho contemporain du vieil adage gnostique “le corps est une prison”.
-
Hostilité à la sexualité et refus de la transmission de la vie. Enfin, comment ne pas relever aujourd’hui une tendance diffuse à l’anti-natalité et au rejet de la fécondité ? Sous diverses formes, l’idée qu’il vaudrait mieux ne plus faire d’enfants gagne du terrain. Certains invoquent la surpopulation, le climat, la crise écologique : « avoir un enfant, c’est ajouter un pollueur de plus sur la planète », disent-ils. Des mouvements prônent le childfree (vie sans enfants par choix) ou même l’extinction volontaire de l’humanité pour “sauver Gaïa”. On a vu des campagnes, heureusement marginales, encourageant la stérilisation volontaire pour motif écologique, ou des groupuscules célébrant publiquement leur renoncement à la parentalité pour cause de “fin du monde climatique”. La vie humaine en vient à être considérée comme un fardeau pour la terre – n’est-ce pas frappant, venant d’une idéologie qui se prétend « pro-vie (des animaux, de la planète) » ? Cette mentalité, nourrie d’un écologisme radical, « s’apparente à l’exécrable hérésie des cathares qui promouvaient le mépris de la chair, le végétarisme, le refus de la natalité et… la promotion du suicide assisté » nous dit un prédicateur contemporaindioceseparis.fr. En effet, tout y est : mépris du corps et de la chair (le nôtre, considéré comme “virus” de la biosphère), refus de la natalité (pour ne pas « rajouter » d’humain sur terre), et même attrait pour l’euthanasie (ne vaut-il pas mieux écourter la vie des incurables, des personnes “sans qualité de vie ”?). On retrouve tristement la logique cathare de la mort rédemptrice : les Cathares valorisaient l’endura (suicide ritualisé), nos contemporains parlent d’“aide médicale à mourir” comme d’un progrès humain. Quant à la sexualité, elle aussi est en crise : dans un monde hypersexualisé en apparence, on voit paradoxalement se diffuser une peur ou un dégoût de la sexualité vraie – soit par une pornographisation qui la réduit à un sport désincarné (et détruit sa signification d’engagement fertile), soit par une tendance à la considérer comme dangereuse, traumatisante, ou indigne. Ne dit-on pas de plus en plus que la grossesse est une “atteinte au corps” de la femme, qu’il faudrait idéalement s’en affranchir ? Telle théoricienne du mouvement transhumaniste-féministe parle même de « libérer les femmes de l’esclavage de la reproduction » en développant des utérus artificiels – comme si le fait de porter la vie était une aliénation insupportable… Là encore, le refus cathare de la maternité n’est pas loin. Le grand résultat de ces courants, c’est une humanité qui se coupe d’elle-même, qui refuse de se transmettre la vie à la génération suivante. La “lignée d’Adam” doit s’éteindre pour laisser place à on ne sait quel paradis terrestre dépourvu d’humains ou à quel cyborg immortel… On touche ici au paradoxe ultime : à force de se haïr soi-même (en tant qu’être incarné sexué, mortel et reproducteur), l’humanité flirte avec une forme de suicide collectif. Les Cathares du Moyen Âge vouaient déjà “l’homme périssable” au rebut ; leurs héritiers d’aujourd’hui – du malthusianisme vert au transhumanisme – constituent bel et bien, comme l’écrivait Jean-Paul II, le fer de lance d’une véritable « culture de mort »dioceseparis.fr.
Conclusion : Choisir la vie et l’Incarnation
Alors, « Le catharisme ? Voilà l’ennemi ! » – est-ce juste un bon mot provocateur, ou une réalité toujours d’actualité ? Ce que nous avons découvert, c’est que les vieux schémas cathares n’ont jamais totalement disparu. Ils ressurgissent sous d’autres visages, dès que l’homme est tenté de rejeter ce qu’il est : un être à la fois spirituel et corporel, appelé à vivre, aimer, engendrer dans ce monde-ci tout en aspirant à l’Éternel. Le catharisme hier, et certaines idéologies aujourd’hui, refusent d’embrasser ce paradoxe de l’Incarnation. Ils lui préfèrent des absolus simplistes (tout esprit vs toute matière, utopie transhumaniste vs nihilisme écologiste). Pour un chrétien, le remède à ces dérives reste ce qu’il a toujours été : revenir à la humble crèche de Bethléem et au tombeau vide de Jérusalem – c’est-à-dire à la foi en Dieu fait homme, mort et ressuscité pour donner la Vie véritable.
En engageant ce choix de foi, on redécouvre que la matière peut être transfigurée, que le corps a une dignité (appelé même à la résurrection !), que la sexualité a un sens sacré d’amour et de fécondité, et que la Création matérielle, malgré ses blessures, demeure foncièrement bonne. Choisir l’Incarnation, c’est choisir la vie – aimer cette vie présente tout en espérant la Vie éternelle, au lieu de mépriser la première sous prétexte de garantir la seconde. À l’inverse, la tentation cathare sous toutes ses formes nous fait miroiter une pureté absolue en détruisant la vie concrète : c’est un poison spirituel qui rend triste et stérile. Ne nous y trompons pas : derrière les discours séduisants sur l’« homme nouveau » sans défauts ou sur une Terre prétendument sauvée par la fin de l’humanité, se cache le même vieux mensonge que celui du jardin d’Éden : « Vous serez comme des dieux… ». Mais un dieu qui se déteste lui-même finit toujours par se suicider.
En refermant cette réflexion, une question reste ouverte, pour chacun de nous : et si l’ennemi cathare, finalement, n’était pas seulement extérieur ? Ne portons-nous pas en nous, parfois, une petite voix de dégoût de nous-même, un refus d’accepter nos limites de créatures, une rancune contre notre propre corps ? Ce rejet intérieur, il faut avoir le courage de le reconnaître… pour mieux le combattre. Le véritable ennemi, c’est tout ce qui en nous refuse d’aimer ce que Dieu aime. Or Dieu aime le monde, au point d’y être venu en personne. Dieu aime le corps humain, au point d’en avoir assumé un, glorifié désormais pour l’éternité. Dieu aime la vie, au point de la donner en surabondance. L’hérésie cathare – hier comme aujourd’hui – dit non à tout cela. À nous de répondre, humblement mais fermement, par un grand oui ! Embrassons la réalité de notre condition humaine avec gratitude, vivons pleinement et transmettons la vie, convaincus que la matière créée est appelée à la gloire et non au mépris.
En un mot comme en cent : « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ». Voilà notre espérance – et la meilleure antidote contre le cathare qui sommeille peut-être, parfois, en ce monde… ou en nous.
Sources : Les informations historiques et doctrinales s’appuient sur des travaux fiables, notamment l’ouvrage de Jean Sévillia (extraits via Paroisse Givry-Mercurey)saintsymphorien.netsaintsymphorien.netsaintsymphorien.net, l’encyclopédie Wikipédiafr.wikipedia.orgfr.wikipedia.org, ainsi que diverses analyses contemporaines. Les parallèles avec les idéologies actuelles sont éclairés par des sources catholiques récentes : conférence de Carême à Notre-Dame de Paris (2021)dioceseparis.frdioceseparis.fr, article de Famille Chrétienne sur le néo-gnosticisme du genrefamillechretienne.frfamillechretienne.fr, etc. Ces références soulignent combien le rejet cathare de la chair, de la sexualité et de la transmission de la vie trouve de troublants échos aujourd’hui. Puissions-nous en tirer une leçon pour notre temps.
Cathar heresy: A medieval Christian dualism that split God vs. matter. Cathars called matter evil and salvation only a spiritual escape (echoing Gnosticism)en.wikipedia.org. They denied the value of the body and procreation.
Body-denial parallels: Today’s transhumanists and “gender” advocates repeat the same mistake. Transhumanism treats the body as a machine to be upgraded or discarded; radical gender theory sees biological sex as a social illusion. Both implicitly reject the divine gift of incarnation.
Anti-natalism: The modern anti-natalist idea (that having children is ethically wrong) echoes Cathar contempt for the flesh and procreation. In each case life itself is seen as a problem to solve, not a gift to cherish.
Spiritual perspective: From a Catholic view, these errors are framed as the real enemy – a “poison” that obscures God’s plan. Even the Pope has denounced gender ideology as a “bad sickness” that erases the God-given differences between men and womencath.ch.
Incarnation affirmed: The article argues that only by affirming Christ’s true Incarnation (God made flesh) and celebrating the body’s goodness can we resist these pitfalls. It stresses that culture wars over technology or gender are ultimately theological battles about God’s creation.
- Obtenir le lien
- X
- Autres applications

Commentaires
Enregistrer un commentaire