pain azyme
L'usage du pain azyme (sans levain) dans la liturgie eucharistique est l'une des différences liturgiques notables entre l'Église catholique occidentale et les Églises orthodoxes orientales. Voici un aperçu de l'origine et du développement de cette pratique en Occident.
1. Origine de l'Usage du Pain Azyme
L'usage du pain azyme remonte aux premiers siècles du christianisme, mais il a été formalisé dans l'Église occidentale au fil du temps. Dans la tradition biblique, le pain azyme est le pain consommé par les Juifs lors de la Pâque, en souvenir de la sortie d'Égypte, comme mentionné dans l'Ancien Testament (Exode 12:15). Cela a influencé l'Église d'Occident, qui a vu un parallèle entre la célébration de l'Eucharistie et le repas pascal juif.
2. Pratiques Liturgiques en Occident
Symbolisme : Dans l'Église catholique occidentale, le pain azyme symbolise la pureté et l'absence de corruption, en référence à Jésus-Christ, "l'Agneau sans tache" (1 Pierre 1:19). L'absence de levain est vue comme un signe de la perfection du Christ, sans péché.
Institution : L'usage du pain azyme dans la liturgie a été institutionnalisé en Occident, probablement vers le 8e ou 9e siècle, bien que cela ait pris plusieurs siècles pour se généraliser. Ce choix a été renforcé au fil du temps par les réformes liturgiques menées par les papes et les conciles.
Concile de Florence (1439-1445) : Ce concile œcuménique a tenté de régler la controverse entre les Églises d'Orient et d'Occident concernant diverses pratiques liturgiques, y compris l'usage du pain azyme. Le concile a soutenu que l'usage du pain azyme est valide et acceptable, tout en reconnaissant la légitimité de l'usage du pain levé en Orient.
3. Différences avec l'Orient
Dans l'Église orthodoxe et la plupart des Églises orientales, l'usage du pain levé (pain avec levain) est privilégié pour la célébration de l'Eucharistie. Ce pain levé est vu comme un symbole de la Résurrection du Christ, ce qui en fait un élément central de la liturgie eucharistique orientale.
- Controverses : Le débat sur l'usage du pain azyme a été l'une des causes mineures du schisme entre l'Église d'Orient et l'Église d'Occident, bien que d'autres raisons, comme la question du Filioque et la primauté du pape, aient été bien plus importantes. Les théologiens orientaux ont critiqué l'usage du pain azyme, affirmant que le Christ avait utilisé du pain levé lors de la Dernière Cène.
4. Défense de l'Usage du Pain Azyme en Occident
Théologie Occidentale : Les théologiens occidentaux ont justifié l'usage du pain azyme en se basant sur le fait que Jésus a institué l'Eucharistie lors de la Pâque juive, au cours de laquelle le pain azyme est traditionnellement utilisé. Saint Thomas d'Aquin a également défendu cette pratique, affirmant que le pain azyme convenait mieux pour représenter le corps pur et sans péché du Christ.
Concile de Trente (1545-1563) : Ce concile, en réponse à la Réforme protestante, a confirmé l'usage du pain azyme dans la liturgie catholique et a réaffirmé la validité de cette pratique comme conforme à la tradition apostolique.
5. Usage Actuel dans la Liturgie Catholique
Aujourd'hui, l'usage du pain azyme est universel dans la liturgie latine (rite romain) de l'Église catholique. Le pain utilisé pour la consécration lors de la messe doit être fait de pur froment, sans levain, et est consacré par le prêtre lors de l'Eucharistie.
Conclusion
L'usage du pain azyme dans la liturgie eucharistique occidentale est une tradition profondément enracinée dans la théologie et la pratique catholique, symbolisant la pureté et l'absence de péché du Christ. Bien que ce choix ait été un sujet de différend avec l'Église orientale, il reste un élément fondamental de la liturgie latine, réaffirmé à plusieurs reprises par les papes et les conciles.
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