L’usage du pain azyme dans la liturgie occidentale : pureté et controverse
L’usage du pain azyme dans la liturgie occidentale : pureté et controverse
📝 Summary (EN)
Unleavened bread (azymes) became standard in the Western Church’s Eucharist, symbolizing Christ’s purity and sinlessness. Its roots lie in the Jewish Passover tradition (Exodus 12). While the Eastern Churches prefer leavened bread as a sign of Resurrection, the Latin Church defended azymes as fitting for the Paschal institution of the Eucharist. The practice was confirmed by the Council of Florence (1439) and reaffirmed by the Council of Trent (1545). Today, unleavened bread is universal in the Roman rite, though the East continues with leavened bread.
✒️ Article littéraire
Le pain rompu à l’autel n’est pas un pain comme les autres. Dans l’Occident catholique, c’est un pain sans levain, mince et fragile, qui dit en silence la pureté de l’Agneau sans tache. Depuis des siècles, l’hostie blanche est devenue le signe visible de la Présence réelle, mais son histoire plonge loin dans les racines de la Pâque juive.
« Pendant sept jours, vous mangerez du pain sans levain », ordonne le Livre de l’Exode (12, 15). Ce pain hâtif, pétri dans l’urgence de la libération, est devenu pour l’Église latine le pain eucharistique par excellence. Non point par mépris du levain, mais parce que l’absence de fermentation symbolisait pour elle l’absence de corruption, la sainteté même du Christ.
L’usage s’est peu à peu généralisé. Au haut Moyen Âge, les liturgies occidentales adoptèrent l’azyme, tandis qu’en Orient, le pain levé rappelait la Résurrection. Deux symboliques, deux théologies, et bientôt deux mondes qui se confrontent. Au XIᵉ siècle, la querelle des azymes fut l’un des combustibles du grand schisme : Byzance dénonçait ce pain « sans vie », Rome défendait la fidélité au repas pascal.
Saint Thomas d’Aquin, dans sa sagesse, trancha avec netteté : le pain azyme convient parfaitement pour manifester le corps du Christ, pur de tout péché. Les papes suivirent. Le concile de Florence (1439) tenta de réconcilier les deux pratiques en les déclarant l’une et l’autre valides. Mais le concile de Trente, face à la Réforme, fit du pain azyme un marqueur fort de la tradition latine.
Aujourd’hui encore, l’hostie reste ce pain silencieux, transparent à la lumière de l’autel, universel dans la liturgie romaine. Symbole de pauvreté, de pureté, d’urgence pascale, il rappelle que l’Eucharistie n’est pas un banquet mondain mais la Pâque du Christ.
🔑 Key Takeaways (EN)
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Biblical roots: Passover bread (Ex 12) as symbol of purity. 
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Western Church: adopted azymes by 8th–9th century. 
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Eastern Churches: prefer leavened bread, symbol of Resurrection. 
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Council of Florence (1439): both valid. 
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Council of Trent (1545): reaffirmed azymes in Latin rite. 
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Today: universal in Roman Catholic liturgy. 
📚 Sources
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Exode 12, 15 ; 1 Pierre 1, 19 
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Didachè (Ier siècle) 
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Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique III, q.74 
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Concile de Florence (1439–1445) 
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Concile de Trente (1545–1563) 


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