L'Eglise et les abus sexuels sur mineur.

Sans minimiser les abus sexuels dans l'Eglise, alors qu'au IVe siècle, nous vivions encore sous la Rome païenne faisait la promotion de la pédérasties, l'Eglise devait être la première institution à condamner la pédophilie. 

"Les abus sexuels commis par des clercs sur des mineurs ont été régulièrement condamnés dans les textes législatifs de l'Église. La plus ancienne mention dont on ait connaissance date du concile d'Elvire, en l'an 306. Dans le langage juridique propre au droit canonique, le délit de sollicitatio in confessione (« sollicitation pendant la confession ») fait référence aux abus sexuels commis par des prêtres. Il est établi par des bulles papales envoyées le 18 février 1559 à l'inquisiteur de Grenade, puis reprises et étendues par le pape Pie IV en 1561 à toute la chrétienté, suivies par celles de Grégoire XV en 1622, d'Alexandre VII en 1661 et de Benoît XIV en 1741. Ces bulles autorisent tous les inquisiteurs et les évêques du monde à juger les confesseurs qui profitent du sacrement pour faire des avances sexuelles à leurs pénitents, mineurs ou majeurs. L'Église condamne ainsi sévèrement les actes pédophiles pendant des siècles. Des sanctions sévères ont été décrétées par de nombreux papes pour de tels délits. Ainsi, en 1741, Benoît XIV condamne cet abus dans le document Sacramentum pœnitentiæ. Le 20 février 1866, une instruction du pape Pie IX complète ce document, tout en imposant l'obligation du secret dans la conduite des procédures. En outre, le Code de droit canon de 1917 condamne explicitement les crimes de sollicitation ainsi que tout abus sexuel sur des mineurs.

En 1962, le Saint-Office envoie secrètement à tous les évêques la lettre Crimen sollicitationis, qui reprend l'essentiel d'un document similaire déjà adressé confidentiellement en 1922 aux évêques. Crimen sollicitationis donne les dispositions à prendre dans le cas où des prêtres seraient accusés de fautes graves, et notamment d'avoir utilisé le sacrement de pénitence pour faire des avances sexuelles à des pénitents. D'après ce document, tout catholique doit obligatoirement dénoncer aux autorités ecclésiales une telle faute commise par un prêtre. Le prêtre peut alors être jugé par un tribunal ecclésiastique. En cas de faits avérés, il peut être suspendu de la célébration des sacrements ou même être soumis à la dégradation (démis de ses fonctions et réduit à l'état laïc). Tous les cas de pédophilie commis par des prêtres, que ce soit dans le cadre du crime de sollicitation ou dans n'importe quel autre cas, sont aussi condamnés.

Cette lettre n'envisage pas le recours à une juridiction civile. Elle ne l'exclut pas non plus. Une polémique est née du caractère confidentiel de ces procès ecclésiaux. Certains y ont vu une volonté de cacher le scandale au public. D'autres ont relevé que les victimes restaient libres de porter aussi le jugement devant les autorités civiles si elles le désiraient. William Woestman, ancien professeur de droit canon à la Saint Paul University d'Ottawa, et membre du tribunal ecclésiastique de l'archidiocèse de Chicago, a estimé que le strict secret que le document de 1962 imposait pour assurer la conduite de l'instruction a probablement pu être interprété par des responsables ecclésiaux comme les empêchant de notifier aux autorités civiles les accusations d'abus commis par des prêtres. Pour le père Thomas Doyle, canoniste et défenseur de victimes d'abus commis par des clercs, ce document n'a pas été rédigé en vue d'organiser la couverture des cas d'abus sexuels. En revanche, il participe d'une politique plus ancienne de confidentialité sur ces affaires qui s'avèrera de plus en plus préjudiciable pour certaines victimes souhaitant que leurs souffrances soient officiellement reconnues.

Le code de droit canonique de 1983 rappelle, au no 1387, les sanctions prévues en cas d'abus commis par un prêtre. Selon la gravité du délit, les sanctions ecclésiales suivantes sont appliquées : suspense, interdictions, privations, et dans les cas les plus graves, renvoi de l'état clérical. Crimen Sollicitationis reste une référence, dans les procédures ecclésiales, jusqu'en 2001, où ce document sera explicitement remplacé par le Motu Proprio Sacramentorum sanctitatis tutela de Jean-Paul II et la lettre De delictis gravioribus (Les délits les plus graves), envoyée par le cardinal Joseph Ratzinger aux évêques."

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abus_sexuels_sur_mineurs_dans_l%27%C3%89glise_catholique#Analyse_des_causes 

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