Le Tombeau des Hommes sans Croix"
Le Tombeau des Hommes sans Croix
À vous, faiseurs de mirages modernes, qui promettez une « humanité sans douleur », nous lançons ce cri : qui êtes-vous pour défier ainsi le sens de la vie ? Derrière vos écrans lumineux, vous tissez des chimères techniques qui promettent un Éden sans Croix, un paradis insipide où l’âme elle-même se dessèche. Vos machines géantes, vos algorithmes omniscients prétendent faire luire un nouveau soleil, mais ce qu’ils éclairent, c’est le vide. Le « progrès » que vous célébrez n’est qu’un mirage de silicium, un mausolée grandeur nature conçu pour vous-mêmes.
Rappelons au contraire que c’est l’Église catholique qui, depuis deux mille ans, a été le principal moteur de la lutte contre la souffrance humaine. Dès les premiers siècles, avant même que la médecine moderne ne soit née, saint Cyprien de Carthage exhortait les croyants à soigner le pestiféré et à aimer le malade comme le Christ l’exigeait. Saint Basile de Césarée fit édifier à Césarée des hôpitaux pour panser les plaies de la peste, et sainte Fabiola fonda à Rome un asile d’accueil pour les malades, incarnant par là même cette charité divine. Par ses apôtres dévoués, l’Église inventa la notion même d’hôpital, sanctuaire de charité au service du corps et de l’âme, longtemps avant que toute autre institution n’y songe.
La science et l’ingénierie n’ont été utiles à l’homme que par le dévouement chrétien. Les premières prothèses naquirent de la compassion pour le blessé : on forgea des jambes de bois pour les mutilés, des bras mécaniques pour les orphelins estropiés. On polissait des verres correcteurs pour redonner la vue au lettré vieillissant, on implantait des cœurs artificiels pour prolonger la vie des cardiaques défaillants. Chaque progrès humain fut accueilli par la foi comme un don pour soulager la faiblesse, non comme un refus de la condition humaine.
Votre promesse d’une « humanité sans souffrance » est une hérésie abominable : quel triste prix vous demandez à la vie en voulant arracher à l’homme sa part de Croix, cette petite goutte de divin qui s’épanche dans tout cœur aimant. En prétendant guérir l’humanité au silicium et à l’acier, vous l’appauvrissez de son âme. Vous proposez de substituer au sacrifice quotidien l’anesthésie permanente, et c’est l’amour même qui meurt. Vous retirez la douleur et, avec elle, la dignité de la fraternité. Le nouveau monde que vous dessinez serait un désert : un homme vidé de sens, anonyme et orgueilleux.
Car qu’est-ce que la charité sinon l’acceptation libre et volontaire de la faiblesse d’autrui ? Aimer, c’est embrasser la croix de son frère, le serrer contre soi pour porter sa peine. La mère qui console l’orphelin, le fils qui veille son père mourant, le prêtre qui traverse la nuit du doute pour alléger la misère du pécheur : voilà les actes les plus sublimes du catholicisme. Ce sont des miracles de miséricorde, de plus hautes technologies de l’amour, qui n’ont rien à voir avec vos froides utopies : le vrai amour ne se vit pas en octets et en algorithmes, mais en sang, en larmes et en espérance partagée.
Vous qui prétendez supprimer toutes les larmes par la technique, vous vous fourvoyez dans les ténèbres. Vous êtes les fossoyeurs de l’humanité, car en voulant abolir la souffrance vous enterrez en même temps la parcelle d’homme qui subsistait encore. Orateurs de caverne et philosophes de laboratoire, vous portez en procession l’idole d’un homme mécanique, et vous sacrifiez l’être humain sur l’autel du « toujours plus ». Que ceux qui proclament le culte de la science sans Dieu sachent qu’ils foulent aux pieds la Création de Dieu et n’enterrent pas moins le cœur du prochain que l’espérance de l’au-delà.
Face à cette imposture du salut, l’Église catholique élèvera toujours sa voix pour défendre l’homme vrai. Elle seule sait que le chemin de l’amour véritable est fait de Croix partagées, et non d’outils inanimés. Le progrès authentique est celui qui nous rapproche dans la charité, non celui qui nous éloigne dans l’illusion. Que les consciences s’éveillent enfin ! Qu’elles entendent la clameur des prophètes : on ne sauve pas l’humanité en supprimant la Croix, mais en la portant ensemble. Ainsi parle la foi qui refuse de trahir l’amour. Amen.
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