Les Déserteurs de la Croix






à la manière de Léon Bloy

Il y a dans l’Église une hideuse cohorte de tiédeurs vêtues d’aube blanche, des évêques diplomates aux dents arrondies par le dialogue, des clercs mous comme des hosties molles, et des fidèles qui pensent qu’être catholique, c’est seulement être gentil.

Et pendant que le sang des martyrs fume encore dans les cryptes de Chine et que les catéchumènes se brûlent la peau à force d’aimer une Église qui ne les attend même plus, on entend dans les salons théologiques des soupirs de procureurs frustrés :

— « Le pape est ambigu. »
— « Le Magistère est trop ceci, trop cela. »
— « Moi, je reste catholique… mais sans cette Église-là. »

Hypocrites !, vous qui vous drapez de tradition comme d’un linceul brodé d’orgueil !
Complices !, vous qui appelez « lucidité » ce qui n’est que reniement chic !
Vous n’aimez pas l’Église, vous aimez votre idée de l’Église, ce rêve de cathédrale sans poussière, de clergé sans rides, de peuple sans pauvres, et de pape sans histoire.


Le saint, lui, reste.

Il voit les murs s’effriter, les prêtres déserter, les autels se vider — et il s’agenouille. Pas devant les compromissions, mais devant l’Hostie. Il ne discute pas la robe de la Prostituée, il pleure sur sa nudité.

Car le saint sait ce que les sages ignorent :

Que la Croix est toujours plus glorieuse que la pureté.

C’est sur la croix que l’Église s’est mariée à Dieu,
et ce n’est pas dans les pages de blogs anonymes ni dans les messes clandestines de chapelles en guerre qu’on répare l’Épouse —
c’est dans l’obéissance, dans la fidélité crucifiée, dans l’humilité de ceux qui savent que Pierre était un traître et que Jésus lui a quand même donné les clefs.


Fuir l’Église sous prétexte qu’elle est pécheresse,

c’est abandonner la Mère parce qu’elle a un cancer.

C’est refuser d’entrer dans l’Arche sous prétexte que les autres animaux y sentent mauvais.

C’est ne pas croire à la Résurrection.


Alors que les déserteurs tremblent de voir une Église sale et bancale, les saints — les seuls vrais amis de Dieu — rentrent dans l’étable, essuient le fumier, chantent un Magnificat, et attendent la Pentecôte… comme chaque siècle l’a fait avant eux.


Et toi, lecteur catholique du XXIe siècle,

Que feras-tu ?
Abandonneras-tu la Croix parce que ceux qui la portent puent la sueur ?
Ou oseras-tu, une fois dans ta vie, aimer l’Église comme Jésus l’aime : jusqu’au bout ?

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