Dii mortui sunt, Hostia adhuc ardet.

Dii mortui sunt, Hostia adhuc ardet. I. Les dieux sont morts, gloire au Crucifié Qu’ils s’étouffent dans leur ambroisie ! Qu’ils périssent dans leurs parfums d’encens brûlé par des mains arrogantes ! Les dieux sont morts. Pas d’un assassinat — non. Ils sont morts de désintérêt , morts d’orgueil, morts de silence. Morts de n’avoir jamais écouté les pauvres. Ils régnaient sur l’Olympe comme les notables sur leurs balcons. Ils recevaient des sacrifices sans jamais se sacrifier. Ils étaient les jouets des élites, les mascottes des temples dorés, les prétextes d’un ordre social pétrifié. Qu’avait le mendiant à dire à Apollon ? Qu’attendait l’esclave d’Héra ? Rien. Et c’est pour cela que les dieux sont morts : ils ne parlaient qu’à ceux qui avaient le droit de parler. Puis est venu un homme. Il ne possédait rien. Il n’avait pas de temple, pas d’armée, pas de statue. Il avait une croix. Et cette croix, hélas pour les puissants, parlait aux cœurs brisés. Il n’a pas exigé le...