Dii mortui sunt, Hostia adhuc ardet.

 Dii mortui sunt, Hostia adhuc ardet.








I. Les dieux sont morts, gloire au Crucifié

Qu’ils s’étouffent dans leur ambroisie !
Qu’ils périssent dans leurs parfums d’encens brûlé par des mains arrogantes !
Les dieux sont morts. Pas d’un assassinat — non. Ils sont morts de désintérêt, morts d’orgueil, morts de silence. Morts de n’avoir jamais écouté les pauvres.

Ils régnaient sur l’Olympe comme les notables sur leurs balcons.
Ils recevaient des sacrifices sans jamais se sacrifier.
Ils étaient les jouets des élites, les mascottes des temples dorés, les prétextes d’un ordre social pétrifié.

Qu’avait le mendiant à dire à Apollon ?
Qu’attendait l’esclave d’Héra ?
Rien. Et c’est pour cela que les dieux sont morts : ils ne parlaient qu’à ceux qui avaient le droit de parler.

Puis est venu un homme.
Il ne possédait rien.
Il n’avait pas de temple, pas d’armée, pas de statue.
Il avait une croix.

Et cette croix, hélas pour les puissants, parlait aux cœurs brisés.

Il n’a pas exigé le sang des autres — il a donné le sien.
Il n’a pas jugé les impurs — il les a touchés.
Il n’a pas nourri les orgueilleux — il a rassasié les humbles.

Pendant que les dieux comptaient leurs autels en marbre, le Crucifié comptait ses brebis égarées.

Alors oui, les dieux sont morts, et tant mieux.
Ils sont morts le jour où une prostituée a lavé les pieds de Dieu avec ses larmes.
Ils sont morts le jour où un larron a volé le paradis à l’agonie.
Ils sont morts le jour où le voile du Temple s’est déchiré, et où Dieu s’est échappé pour de bon.

Ne les pleurez pas.
Ils n’ont rien fait pour vous.
Mais lui, le Crucifié, est vivant.
Et il vous appelle par votre nom.


II. Sol Invictus ? Non. Le Soleil de la Plaie.

Qu’ils gardent leur Sol Invictus !
Leur disque d’or fade et prétentieux, suspendu dans le ciel comme une médaille de pacotille.
Leur lumière muette, stérile, qui ne parle ni ne pleure.
Qu’ils l’adorent, s’ils le veulent, ce soleil de bronze impassible, ce dieu muet des corps bien faits, des cités bien rangées, des âmes bien mortes.

Moi, je connais un autre Soleil.
Un Soleil blessé, troué, caché dans une hostie ronde et pâle,
qui ne brille que pour ceux qui veulent bien tomber à genoux.

Le Sol Invictus des païens ?
Il brillait sur des temples d’oppression.
Il baignait des statues sans cœur.
Il éclairait des sacrifices d’animaux ou d’esclaves — jamais les siens.

Mais le Soleil du Calvaire, lui,
s’est laissé éteindre pour mieux renaître.
Il ne s’est pas contenté de briller :
il s’est fait pain. Il s’est fait silence. Il s’est fait hostie.

Ce disque-là, ce cercle sans fioriture qu’on élève à la messe,
ce n’est pas le Soleil des arrogants.
C’est l’astre de la compassion.
C’est le cœur transpercé du monde, le centre secret de l’univers.
C’est le soleil inversé,

non pas invaincu par orgueil,
mais invaincu par amour.

Et les païens modernes, les néo-druides, les fumeurs de myrrhe,
ces bricoleurs de panthéons en bois flotté,
cherchent encore un soleil à adorer —
alors que le vrai Soleil les attend dans un tabernacle,
prisonnier volontaire,
roi en exil,
hostie cachée.

Qu’ils se convertissent, bon sang !
Ou qu’ils se brûlent les yeux à vouloir contempler le feu sans croix.

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