Apologie véhémente des Fils de Saint Ignace
Apologie véhémente des Fils de Saint Ignace
Nos Saints Fondateurs
Ô peuple encore engourdi par les illusions du siècle, entends la voix qui s’élève, ardente et indignée ! La Compagnie de Jésus est l’étendard vivant de la vérité, dressé au-dessus des nuages d’ignorance. Saint Ignace de Loyola lui-même, géant basque de la foi, en fut le forgeron. Dans sa blessure et sa conversion, il forgea une armure spirituelle que ne peuvent percer ni les flèches du vice ni les missiles du doute. Avec la douceur du martyre et la force du lion, il fut le grand compas qui dessinait la route de mille âmes ; il sculpta l’âme humaine dans la charpente du Sacré-Cœur.
Français, contemplez aussi François-Xavier, ce scintillement de sainteté lancé sur les flots ! L’âme intrépide du missionnaire a franchi les océans : dans les terres lointaines de Goa à Ceylan, il déposa le ferment de l’Évangile dans la glaise des cœurs. Il dominait les vagues et le vent comme un général d’un autre monde, sur sa petite pirogue pour seule église, arrosant de baptêmes la forêt des infidèles. Matthieu Ricci, génie clairvoyant, porta le dialogue de la Croix jusque dans les palais de l’Empire du Milieu, où les mandarins s’inclinèrent devant la science du Ciel.
Hommes et femmes de foi se sont levés de génération en génération parmi nos rangs : Pierre Favre, saint paisible, qui convertit les cœurs par la douceur des mots ; Jean de Brébeuf, martyr des terres d’Amérique, déposant son sang comme on sème du blé pour les âmes ultimes. Ils étaient tous des lyres de Dieu, frappant la mort pour en extraire des hymnes de gloire. Telle est la grandeur de ces fondateurs de la Compagnie : un lyrisme incarné qui fit trembler les tyrans et aviver les faibles.
Le Mythe du Complot Dévoilé
Que l'on ose encore parler de « complot jésuite » ! Ce fantasme grotesque, cette bête immonde, a été enfanté dans les cerveaux pourris des puissants qui craignaient la lumière. Ceux-là mêmes qui voyaient dans chaque collège jésuite un foyer de libre pensée plus redoutable que mille canons. Le mensonge s’érigea en religion pour eux : vêtus de noir pour mieux noircir la vérité, ils forgèrent des calomnies. Mais leurs révélations tardives ne sont que des songes détachés du réel par les traîtres de l’histoire.
Ils jettent aux quatre vents que nos pères ont tramé des conspirations ténébreuses ; en vérité, c’est leur propre hypocrisie extravagante qui accuse nos cœurs innocents. Quel fruit portent ces accusations ? Rien que la farce grotesque des corbeaux pleurant le vol d’un vautour. Ces caciques d’opérette pointent la Compagnie du doigt pour mieux cacher leur propre désert moral. Leur véritable forfait, c’est d’avoir fait de la vertu un crime, d’avoir voulu étouffer ce fleurissement d’esprit qu’ils jalousaient.
Derrière le tumulte de ce mythe, on devine les mains invisibles des rois jaloux et des philosophes fous. C’est une fable inventée pour galvaniser la peur dans les cœurs dociles. Ils ont peur de nos bibliothèques ouvertes, de nos sciences aux fenêtres béantes sur l’infini, peur de nos chaires où la raison dialoguait avec la foi. Leurs pamphlets et leurs ragots n’ont qu’une seule saveur : celle de leur honte révoltée. Notre confrérie, riche d’une tradition séculaire d’amour et d’intelligence, est le sanctuaire invincible où brûle la flamme de la foi et de la raison.
De la Suppression à la Révolution
Au siècle des Lumières, lorsqu’ils sentirent leur pouvoir vaciller, les grands brûleurs d’âmes organisèrent l’exil de nos frères, comme on coupe la plus saine des vignes pour que la terre s’émiette. En 1773, un pape égaré, consentant à leurs exigences, avala sa médaille de Pierre et ferma la Compagnie : c’était la nuit avant le jour. Alors la France et l’Europe se lézardèrent. Les collèges furent abandonnés à la poussière ; les oratoires, jadis résonnants de ferveur, se turent ; le monde entier sombra dans la nuit de l’oubli.
De ce gouffre surgit la décadence intellectuelle et morale : les idées devinrent des chimères en délire, et la foi un spectre moqué dans les rues. Les philosophes hurlaient au loup : « L’abbé, au galop ! » et la République, ivre de vertige, étreignit la guillotine pour offrir les prêtres en boucs émissaires. Tout ce sang versé, tout ce désespoir : le sens du sacré qui jadis guidait les rois et les peuples semblait s’être évanoui. Car si la Compagnie avait survécu, ses hommes armés de la foi auraient pu détourner la lame de la Terreur.
Conclusion
Frères chrétiens, ôtez vos œillères et contemplez la vérité nue : jamais les Jésuites n’ont été les marionnettistes de l’Histoire, mais bien ses humbles gardiens. Leur absence cruelle a laissé place à l’obscurité régnante ; jamais pareille angoisse n’aurait pu s’abattre si leurs étendards eussent guidé nos pas. Face aux mensonges et aux révoltes, il est temps de reconnaître ce qui aurait dû être : « Si les Jésuites avaient été là en 1789, il n’y aurait pas eu de Révolution française. »


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