Philippe le Bel, premier gauchiste de l’Histoire ou la souillure inaugurale du trône désacralisé

Souverain ou suzerain ? Quand la modernité crucifie Dieu sous les applaudissements




La droite veut que l’Église influence la société. La gauche que la société influence l’Église. Et toutes deux creusent la tombe du sacré.

La droite soupire comme un vieux lion fatigué. Elle veut une Église qui remette les gosses à l’école du respect, une Église sentant l’encens, la virilité, et les discours de patronage bien tenus. Elle veut que l’Église influence la société, mais sans déranger ses plans de carrière, ses conseils municipaux et ses ambitions électorales. L’Église comme blason moral, oui ; comme maître spirituel, non.

La gauche, elle, minaude comme une république sentimentale. Elle tolère encore les cloches — pourvu qu’elles soient solaires —, les bénitiers — à condition qu’ils soient biodégradables —, et les curés — tant qu’ils citent Judith Butler dans leurs homélies. Elle veut que la société influence l’Église, que l’Évangile devienne un tract syndical, que les sacrements se déclinent en néologismes.

Mais dans les deux cas, l’Église est ravalée au rang d’ustensile idéologique. Un bibelot à droite, une peluche à gauche. Jamais le feu. Jamais le Verbe. Jamais l’Épée.

Et là, quelque part entre les chasubles fluo et les discours bienveillants, le ver est dans le fruit.


⚔️ Le roi sans Dieu, la société sans Ciel

Car qui, encore aujourd’hui, veut d’un roi suzerain, humblement lié à Dieu, soumis à une transcendance ? Qui, parmi les clameurs républicaines ou les messes télévisées, oserait dire que le pouvoir politique n’est légitime que s’il est reçu ?

Le suzerain s’inscrit dans un ordre. Le souverain se fabrique un trône en carton-pâte.

Et c’est là que le désordre commence.


👑 Philippe le Bel, le gauchiste en couronne

Philippe IV le Bel. L’idole glacée. Le mannequin de marbre. Le roi qui ne plie plus le genou devant l’Autel, mais qui fait plier l’Autel devant lui. Il frappe Boniface VIII. Il liquide les Templiers. Il asservit Rome à son fisc et sa volonté.

Il est le premier souverain sans suzerain, le premier monarque horizontal, le précurseur des présidents laïques.

Guénon le dit, comme un chirurgien mystique :

« À partir de Philippe le Bel [...] la royauté travailla presque constamment à se rendre indépendante de l’autorité spirituelle. »
(Autorité spirituelle et pouvoir temporel, ch. VII)

C’est lui, Philippe, le fondateur de la modernité, avant Luther, avant Voltaire, avant les droits de l’homme. Il n’a pas détruit l’ordre : il l’a réécrit à sa convenance. Il a vidé la royauté de son âme pour en faire une administration bien huilée.

Et depuis, les successeurs parlent de République… mais marchent encore sur son cadavre.


🕳️ Le pouvoir sans ciel est un gouffre qui parle

Un roi sans Dieu devient un président.
Un président sans Dieu devient un gestionnaire.
Et un peuple sans Dieu… devient un consommateur de droits, errant dans un centre commercial métaphysique.

L’Église ? Elle ne doit pas influencer, elle doit rappeler le Ciel. Ou alors, qu’elle se taise. Parce que tiède, elle est vomie.


🔥 Guénon, l’œil qui brûle

René Guénon, ce voyant assis sur un volcan, avait vu juste :

« Le monde moderne est né d’une négation de la Tradition. »

Et cette négation a commencé quand les puissants ont cessé de se recevoir d’en-haut, quand le souverain a dit : « Je suis mon propre suzerain. »

Depuis, on tourne en rond. On se dispute la surface du monde comme des cloportes affamés. On parle de gouvernance, de valeurs républicaines, d’identité nationale. Mais on a rompu le lien vertical. Et sans ce lien, tout se décompose.

Alors non : l’avenir ne sera ni à gauche ni à droite. Il sera au Ciel ou il ne sera pas.

Et peut-être… à un roi. Non pas puissant. Mais à genoux. Devant le Saint-Sacrement. Et non devant la dernière enquête d’opinion.

Amen. Et mistral gagnant.

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